Très utilisé comme matériau isolant dans le secteur du bâtiment, le polystyrène contient une molécule polluante, le HBCD, qui vient d’être interdite au niveau international.
Connaissez-vous le HBCD?
L’hexabromocyclododécane, de son petit nom, est un retardateur de flamme largement présent dans l’isolation des bâtiments, certains textiles et appareils électroménagers. Cette molécule fait aujourd’hui parler d’elle car, lors de la dernière Conférence des parties de la Convention de Stockholm, qui regroupe plus de 150 pays, dont la Suisse, le HBCD a rejoint la liste des vingt pires polluants de la planète, où figure déjà le tristement célèbre PCB.
La décision de la Convention de Stockholm, dont les travaux visent à protéger la santé humaine des polluants organiques persistants, entrera en vigueur en novembre. Ce qui implique que les pays signataires devront mettre en œuvre son interdiction de production et de commercialisation. «Cette molécule de synthèse est jugée dangereuse, car elle se dégrade difficilement et s’accumule dans les tissus vivants.
C’est un perturbateur endocrinien toxique pour les organismes aquatiques, les animaux et l’homme.
Malheureusement, le HBCD est aujourd’hui partout: on en trouve dans l’eau et les sols, en mer et jusque dans les régions polaires, mais il y en a surtout de grandes quantités dans nos murs, car ce produit ignifuge entre principalement dans la composition des panneaux isolants en polystyrène», avertit Philippe Favreau, chimiste du Service de toxicologie de l’environnement bâti (STEB), à Genève.
Parc immobilier pollué
Passée inaperçue auprès du grand public et de nombreux professionnels, la nouvelle est inquiétante quand on sait que, depuis les années 1980, les isolants en polystyrène se sont en effet largement répandus dans le parc immobilier suisse.
Il suffit de se promener aux abords des chantiers, en ville comme à la campagne, pour constater que ce matériau performant occupe une énorme part du marché des isolants et qu’il s’envole facilement dans la nature! «Nous avons analysé au printemps 2013 près d’une centaine d’échantillons issus de chantiers genevois, et tous contenaient en moyenne 1% en poids de HBCD.
C’est en effet l’adjuvant principal utilisé dans le polystyrène pour garantir les normes de résistance au feu», souligne Philippe Favreau. Un rapide calcul permet d’estimer à quelques kilos la part de ce polluant dans l’isolation périphérique en polystyrène d’une petite villa. Les chiffres prennent l’ascenseur si l’on considère l’ensemble du parc immobilier. Selon les prescriptions du règlement européen REACH, organe qui enregistre, évalue et autorise les produits chimiques au sein de l’Union européenne, les fabricants d’isolants en polystyrène ont jusqu’en août 2015 pour se conformer à l’interdiction du HBCD.
Quels sont les risques?
Question santé publique, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle entre le HBCD et l’amiante, et de s’inquiéter pour les habitants et les artisans qui ont manipulé ou travaillent encore avec des isolants en polystyrène. Les fabricants se veulent rassurants: «Des recherches et analyses ont prouvé que le HBCD ne s’évapore pas ni ne s’écoule. Lors de la manipulation du polystyrène expansé, aucun vêtement ou masque de protection n’est nécessaire. Il n’y a aucun risque ni pour l’homme ni pour l’environnement lors des phases de fabrication et de mise en œuvre», peut-on lire dans le communiqué officiel de l’Association PSE Suisse.
Philippe Favreau n’est pas aussi catégorique: «Le HBCD n’est pas lié chimiquement au polystyrène et peut par conséquent s’échapper du matériau au moment de la pose lorsqu’on le coupe et le ponce, voire quand on le touche. Il peut se retrouver dans les poussières que l’on respire et se propage dans la nature.
Tant que le polystyrène est emprisonné dans les murs, il ne pose pas de problème majeur de santé pour les habitants des immeubles concernés. Par contre, il faudra prendre des précautions lors des futurs travaux de démolition ou de rénovation.»
Les experts s’attellent déjà à l’élaboration de documents pour la manipulation de ces isolants et sont à la recherche de solutions pour leur élimination, sachant qu’il sera dorénavant strictement interdit de les recycler.
Aino Adriaens
Il existe des solutions plus naturelles et respectueuses de la santé
- Il existe aujourd’hui une large palette d’isolants minéraux et végétaux exempts de polluants chimiques. Selon les cas, on pourra opter pour
- ou des enduits isolants
Je crains fort que la laine de verre ainsi que la laine de roche ne se retrouve sur le même banc car les particules se dégagent également, tant lors de la pose que lors du démontage
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Question: la mousse de polyuréthane (P.U.) est-elle concernée aussi ?
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Bonjour,
Malheureusement n’étant pas l’auteur des tests, ni de l’article, je ne pourrais vous répondre. Mais voici sans doute un article intéressant : http://www.officiel-prevention.com/formation/securite-btp/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=94&dossid=524
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De fait, non pas cent ans mais des milliers d’années que les humains en ont compris l’intérêt pour en faire des « couches » (matelas) et l’utiliser pour les toitures en chaume et les murs en torchis (paille + terre).
Notez que les vertus et inconvénients majeurs de l’amiante étaient déjà connus dans l’antiquité.
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Deux amis, l’un entrepreneur béton-briques et l’autre ossature en bois, m’ont relaté deux chantiers d’extension de bâtiments vieux d’une dizaine d’années dont les isolants en panneaux (PU et PS) ne se touchaient plus au point qu’on pouvait glisser un doigt dans l’espace. Ces matériaux sont volatils et donc perdent progressivement de la matière… très toxique. Devinez avec qui sont faites les barquettes que le commerce utilise pour la viande, etc…
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vous avez oublié la paille comme isolant …. cela fait plus de 100 ans que cela fonctionne…. mais comme cela n’est pas un produit industriel… qu’il est très peu cher… qu’il est très efficace ….
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